Poètes du monde, Elena Liliana Popescu, Roumanie

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Elena Liliana Popescu est née à Turnu Măgurele, Teleorman, en Roumanie, le 20 juillet 1948. Elle est docteur en Mathématique, professeur universitaire à la Faculté de Mathématiques et d’Informatique de l’Université de Bucarest, poète, traducteur et éditeur.

Elle a publié plus de 30 volumes de poésies et des traductions de poètes classiques et contemporains, provenant d’ouvrages de philosophie et des dialogues d’ordre spirituel. Elle a publié, entre autres, les volumes Ţie (1994) ; Tărâmul dintre Gânduri (1997) ; Cânt de Iubire – Song of Love (1999 ; 2007) ; Cânt de Iubire – Pesma Liubavi (2001) ; Imn Existenţei (Hymne à L’Existence, 2000) ; Pelerin (2003) ; Peregrino (Espagne, 2004) ; Himno a la Existencia (México, 2006) ; Version chinoise du volume Song of Love (2006 ; version anglaise-chinois, Taipei, Taiwan, 2010) ; Cât de aproape… – Lo cerca que estabas… (2007) : Unde eşti, Timp? (2007) ; Poèmes (édition roumano-urdu, Pakistan, 2008) ; Peregrino (Brésil, 2009) ; Hymn to the Life (version chinoise, Taipei, Taiwan, 2011) ; Além do azul • Dincolo de azur, volume bilingue de poésie, roumano-portugais, co-auteur Luciano Maia (Editions Smile, Brésil, 2012) ; Trei poeme din Europa – Three Poems from Europe (Trois poèmes de L’Europe, Editions Pelerin, Bucarest, 2013), volume trilingue roumano-anglais-français dédie – in memoriam – dédiée à son époux,  Nicolae Popescu (trois poèmes en 42 différentes langues parlées dans l’Europe) ; Cânt de Iubire – Song of Love – Chanson d’Amour, (Editions Pelerin, Bucarest, România & Editions Destine Literare, Montréal, Canada, 2013), édition trilingue roumano-anglaise-française ; Cânt de Iubire - Canto de Amor (Ed. Trilce, Salamanca, Espagne, 2014), version roumano-espagnole du volume Cânt de Iubire – Song of Love, traduction en espagnol de Joaquín Garrigós et Moisés Castillo, illustrations de Miguel Elías. Elle a publié Zborul. Vis şi Destin (1999), qui inclut des poésies et un journal de vol de son père, le poète pilote George Ioana, et Nicolae Popescu, Omul • Matematicianul • Mentorul (2011).

Ses anthologies poétiques en anglais, en espagnol, en portugais, en chinois, en serbe, en urdu, en turc, en français, en italien, en allemand, en hollandais, en ukrainien, en hongrois, en latin, en catalan, en sarde etc. sont parues dans des revues littéraires du pays et à l’étranger (Allemagne, Argentine, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Cuba, Estonie, Mexique, Nicaragua, Porto Rico, Serbie, Espagne, États-Unis, Taiwan, Turquie, Hongrie, Uruguay).

Elle a fondé l’Association Littéraire „Ţie” [À Toi] et les Éditions „Pelerin”, en publiant de nombreux volumes de poésies et des traductions de l’espagnol, du français, de l’anglais et du portugais. Elle a soigné [l'édition] de nombreux volumes de poésies, de monographies et d’essais. Elle a publié des articles, des reportages et des traductions dans des revues littéraires du pays et de l’étranger de l’œuvre de plus de cent auteurs classiques et contemporains. Pour son activité littéraire, elle a reçu le Diplôme spécial du Festival International de Poésie d’Uzdin, Serbie, 1997, le Ier prix au Festival de Poésie « Novalis » à Munich, Allemagne, 1998, et la Mention au Xe Certamen de Poesia « Leonardo Cercós », à Palma de Majorque, Espagne, 2007, le Diploma de reconocimiento y merito [Diplôme de reconnaissance et du Mérite], accordé par l’ambassade d’Espagne à Bucarest (2011).

Elle a participé à de nombreux événements littéraires à l’étranger (Espagne : 2003, 2004, 2008, 2014) ; États-Unis : 2003 ; Mexique : 2003, 2005, 2006 ; France : 2006 ; Cuba : 2006 ; Nicaragua : 2006, 2010, 2013, 2014 ; Chili : 2007 ; Turquie : 2010 ; Italie : 2010 ; Brésil : 2012). Vous pouvez consulter son site web personnel via le lien : http://www.elena-liliana-popescu.ro/

Elena Liliana Popescu – POEME

 

À L’INSTANT DES RETROUVAILLES

(ÎN CLIPA REGĂSIRII)

La rive est la contrainte pour la mer toujours libre.
L’entière obscurité la lumière contient.
Aux frontières de la quiétude, c’est la vague qui agite
ne laissant du passé que le monde qui vient.

Rien te semble tout quand tu cherches l’immortalité.
Dans le muet désespoir, le silence est parole.
Le malheur lui-même renferme la félicité
quand, plein d’humilité, tu quittes la terre.

L’illusion, soumise, cache la vérité
pour connaître à l’instant de la séparation seulement,
Celui qui aujourd’hui représente l’éphémère,
et qui à l’instant des retrouvailles est éternel…

***

PARDONNE-MOI

(IARTĂ-MĂ)

Pardonne-moi
feuille blanche
parce que je trouble ta quiétude
avec des murmures
couchés
lignes,
lignes,
vestiges de pensées,
qui courent
cherchant
cherchant
sans savoir
qu’ils existent,
sans savoir
qu’ils cachent
ma Quiétude
et la tienne.

***

TU NE M’AS PAS DIT

(NU MI-AI SPUS)

Tu m’as dit
que la Poésie
est quelque chose
de nouveau…
Un miracle
vu
dans l’instant de quiétude
caché
dans un fait
naturel.

Tu m’as dit
que la Poésie
c’est de l’étonnement
qui renferme en lui
le désespoir
de ne pas savoir
résoudre le Mystère.

Mais tu ne m’as pas dit
que la Poésie
t’appelle
là-bas
où tu retrouves
la Question-Réponse.

***

NOUS NOUS SERIONS DIT SILENCES

(NE-AM FI SPUS TĂCERI)

Je ne connais
rien de mieux
que le Silence
pour dire
ce qu’est la mort
ce qu’est la vie.

Si j’étais resté !…

Nous nous serions dit
silences
et nous aurions mieux
connu
le Silence
qui est en nous.

Je ne connais
rien de mieux
que le Silence
pour combler
l’instant,
la douleur
la parole…

***

CHANSON D’AMOUR

(CÂNT DE IUBIRE)

Assis à la table du Silence
dans le royaume inconnu
les Poètes rompent pour nous
du pain pur
mouillé
par la rosée céleste.

Les morts avec les morts, dit-on
et les vivants avec les vivants !
Mais savons-nous vraiment
qui sont les morts
et qui sont les vivants ?

Un Poète de plus
là-bas…
Un Poète de moins
ici.

À son départ
pour le royaume du silence
le Poète nous laisse
un chant d’Amour
inconnu…

***

SI

(DACĂ)

S’il t’était possible, un beau jour,
de mesurer l’incommensurable,
de prendre dans tes bras l’infini,
de rester figé, en parcourant le néant,
de n’être ni l’un, ni l’autre,

S’il t’était possible, un beau jour,
d’être l’amour sans aimer,
d’être l’espérance sans espérer,
d’être la parole sans parler,
d’être la pensée sans penser,

S’il t’était possible, un beau jour,
d’entendre ce que l’on n’entend pas,
de regarder ce que l’on ne voit pas,
et d’apprendre ce dont l’on ne sait rien,
en reviendrait-on à nouveau au commencement ?

Version française : Estelle Variot