Toscanini, corps et âme

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MICHEL ANDRÉ

Dans son livre de souvenirs, le violoncelliste Gregor Piatigorsky raconte que, un soir où il s’apprêtait à se produire avec l’Orchestre philharmonique de New York, il s’est retrouvé en compagnie d’Arturo Toscanini.[...]

Mort en 1957, à deux mois de son 90e anniversaire, Arturo Toscanini est une légende. Il est le seul chef d’orchestre à avoir fait trois fois la couverture du magazine Time, en 1926, 1934 et 1948. Dans un milieu où l’hypertrophie de l’ego n’est pas rare, il faisait la quasi-­unanimité parmi ses pairs. Il était « le roi des chefs d’orchestre » aux yeux ­d’Otto Klemperer, « le plus grand de tous » pour Pierre Monteux. Le jeune Herbert von Karajan avouait son éblouissement ­devant ses exécutions. Verdi le tenait en très haute estime. Puccini, qui était son ami et le décrivait comme « un miracle de sensibilité, de raffinement et d’équilibre », lui confia la première mondiale de La Bohème et celle de Tosca à Milan. C’est lui qui dirigea pour la première fois sur le sol italien Pelléas et Mélisande, de Debussy, et Siegfried, de Wagner. ­Ravel voulait qu’il crée son Concerto pour la main gauche. Et Richard Strauss, lui-même chef d’orchestre, déclarait à son sujet : « Quand vous avez vu cet homme diriger, vous sentez qu’il ne vous reste qu’une chose à faire : casser votre ­baguette en morceaux et ne plus jamais vous en servir ». [...]

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